Semaine de travail de quatre jours : Rêve ou réalité ?
Imaginez une semaine de travail qui se termine au bout de quatre jours, vous laissant trois jours pour vous détendre, passer du temps de qualité avec vos proches et vous adonner à des activités personnelles. Grâce à des projets pilotes ou à une reconnaissance juridique complète, la semaine de travail de quatre jours n’est plus un rêve, mais la réalité de nombreux employés en Europe et dans le monde entier.
La semaine de travail de cinq jours a été introduite par Ford dans les années 1930, mais elle n’est pas encore entrée en vigueur.
Le paysage du travail a considérablement évolué depuis lors. Dans les années 1970, le passage de l’agriculture et l’industrie manufacturière au secteur technologique a transformé le marché de l’emploi. L’essor du secteur des services et de l’économie de la connaissance a donné naissance à des emplois de bureau en col blanc qui reposaient sur des compétences mentales, la résolution de problèmes et la communication, plutôt que sur le travail physique. Bien que ces nouveaux types d’emplois soient plus exigeants sur le plan intellectuel, le gouvernement n’a pris aucune mesure pour réduire la semaine de travail.
Les travailleurs hésitaient à travailler plus longtemps et des facteurs tels que la montée de l’emploi à temps partiel et l’évolution des politiques économiques (mot-clé : Reaganomics) encourageant l’allongement de la durée du travail et les gains de productivité ont contribué à l’abandon de la semaine de travail de quatre jours. La semaine de travail de quatre jours est devenue la norme dans les années 1980, mais elle n’a pas été généralisée dans l’ensemble de l’Union européenne.
Mais malgré ce large éventail de changements, les jours et les heures de travail sont restés les mêmes depuis 1926. Officiellement, bien sûr. Officieusement, une demande accrue de performance a poussé de nombreux employés à travailler plus longtemps. Ce phénomène, conjugué à l’érosion des frontières entre vie professionnelle et vie privée, entraîne des niveaux croissants de burnout, reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2019 comme un syndrome lié au lieu de travail résultant d’un stress chronique. La semaine de travail de quatre jours a retrouvé son élan grâce à la pandémie de COVID-19, qui a non seulement fait du travail à distance la norme, mais a également souligné l’importance du bien-être et de la santé mentale.
<4 Day Week Global, une organisation à but non lucratif dédiée au remodelage de l’avenir du travail, a pris la tête du mouvement. Ses projets pilotes de six mois à travers le monde permettent aux entreprises de tester ce modèle. Au Royaume-Uni, l’organisation à but non lucratif a facilité un essai pour des entreprises de divers secteurs, notamment la finance, le marketing et la vente au détail, qui s’est déroulé de juin à décembre 2022. Le projet pilote consistait à réduire le temps de travail à 32 heures par semaine.
Parmi les employeurs participants figurait Bookishly, une entreprise de cadeaux littéraires du Northamptonshire dirigée par Louise Verity. Réfléchissant à l’impact de la pandémie, Verity a déclaré : « La pandémie a tout changé dans notre façon de travailler et dans mes sentiments à l’égard du personnel. Nous avions l’impression d’être une équipe plus soudée.
La semaine de travail de quatre jours n’est pas toujours la même.
La semaine de travail de quatre jours est un projet pilote.
La semaine de travail de quatre jours a été adoptée par le gouvernement belge en novembre 2022.
Les syndicats ont tiré la sonnette d’alarme très tôt.
La semaine de quatre jours n’est pas un problème.
Un cas concret concerne une jeune femme du secteur non marchand qui a choisi de rester anonyme. Elle a conclu un accord informel avec son employeur pour une semaine de travail de quatre jours. Sa feuille de temps indique cependant qu’elle travaille cinq jours. Elle est néanmoins satisfaite de cet accord. L’interaction avec des personnes situées dans des fuseaux horaires différents implique souvent des réunions tôt le matin et tard le soir. La semaine de travail de quatre jours a été fixée par son employeur.
« Travailler plus longtemps pendant moins de jours m’aide à garder mon temps plus facilement », explique-t-elle, même si une lourde charge de travail l’oblige parfois à travailler pendant son jour de congé. La plupart du temps, le travail est effectué en dehors des heures de bureau.
Tout le monde n’est pas du même avis. Agnieszka Piasna, de l’Institut syndical européen (ETUI), explique que, pour la plupart, l’horaire de travail de neuf heures « serait vraiment difficile », surtout si l’on considère que le temps de trajet porterait la journée de travail à dix ou onze heures.
« Cela élimine essentiellement toute possibilité de vie privée ou familiale pendant les journées de travail : vous ne pouvez pas emmener vos enfants à l’école ou aller les chercher, et il n’est plus possible de dîner ensemble. Il érode tout le temps libre au cours d’une journée donnée, et cela s’étend sur quatre jours par semaine ». M. Piasna a souligné que le modèle belge ne devrait même pas être qualifié de « semaine de travail de quatre jours », mais de « semaine de travail comprimée ».
A travers le droit d’opt-in sur une base individuelle, le gouvernement belge a transféré la responsabilité de garantir la semaine de travail de quatre jours aux employés, qui doivent négocier avec leurs employeurs et établir un processus formel. La semaine de travail de quatre jours a été introduite par le gouvernement belge.
p style= »text-align : justify ; »>p style= »text-align : justify »).
Les cas de la Belgique et du Royaume-Uni mettent en évidence les avantages et les défis potentiels de la semaine de travail de quatre jours.
Avec une augmentation prévue de 40 % de la productivité dans les pays développés d’ici 2035, sous l’impulsion de l’intelligence artificielle, il est urgent de réévaluer la répartition des gains. Allons-nous continuer à investir dans le bien-être et permettre aux propriétaires d’entreprises et aux actionnaires d’empocher les bénéfices, ou donner la priorité aux possibilités de loisirs pour une main-d’œuvre de plus en plus épuisée et surmenée ?
La poussée pandémique : une réussite britannique
Le modèle belge : les employeurs ne sont pas tout à fait d’accord
Une question de genre
Plus d’expériences européennes